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Compte rendu de la soirée
Après une première partie assurée par la Fanfare des Enfants du Jazz, le public présent dans la salle "El Zócalo" ne peut contenir son enthousiasme tant l'événement est énorme: en effet, il est 21h30, et d'ici quelques minutes, le légendaire saxophoniste de James Brown, Maceo Parker, fera son apparition.Trente minutes plus tard, les musiciens entrent sur scène et commencent à faire tourner un envoûtant groove funky; l'ambiance commence à monter... Puis c'est au tour de Maceo, "the funkiest man in the world", de faire son entrée. Dès les premières mesures de "My Babe loves U", on peut constater qu'il n'a rien perdu de sa fraîcheur, et que les interventions syncopées de son sax sont toujours aussi ensorcelantes. Pourtant, ce qui impressionne le plus, c'est sa capacité à diriger un orchestre tout en chantant. En effet, dans la plus pure tradition Jamesbrownienne, il commande ses musiciens d'un simple geste de la main, ce qui lui permet d'avoir un contrôle total sur chaque musicien et de modifier la structure du morceau à sa guise. De fait, il s'impose comme un véritable godfather et témoigne d'un charisme tout simplement stupéfiant. Accompagné d'une section rythmique implacable, d'instrumentistes expérimentés (comme Bruno Speight à la guitare ou Ron Tooley à la trompette) et de trois choristes dont son fils (le rappeur Corey Parker), Maceo Parker propose une revue explosive des plus grandes pièces de sa carrière solo ("Elephant's Foot", "Maceo's groove", "Got to get U", ...) mais n'oublie pas de rendre hommage à ses pairs en reprenant des morceaux comme "Funky good Time" de J.B. ou "Baby knows" de Prince. Au passage, ce "Baby knows" permit au guitariste Bruno Speight, qui jusqu'alors exécutait des "tourneries" funky avec une tranquillité déconcertante, de montrer toute l'étendue de son talent en exécutant un chorus jazz-rock totalement déjanté. Cependant, le moment le plus intense du concert fut "Shake everything you got", qui ouvrait le fabuleux live de 1992 intitulé Life on Planet Groove!. Démarrant par un riff de basse ahurissant que Jerry Preston, dans un rare éclair de génie, joua en slap, ce morceau illustre parfaitement le côté extatique de la musique du maître Parker. En effet, le groove y est tellement répétitif qu'il en devient hypnotique et fait chavirer le public dans une divine transe jubilatoire. C'est dans ces moments-là que l'on distingue le véritable pouvoir de Maceo qui, à l'instar d'un James Brown ou d'un George Clinton, se meut en véritable gourou "funkadélique" transportant les spectateurs de la salle "El Zócalo" dans une autre planète: la planète groove! Planète groove que Maceo quittera après plus de deux heures d'un concert-fleuve, non sans avoir invité les Enfants du Jazz à le rejoindre sur scène pour "choruser" à tour de rôle sur le mirifique "Pass the Peass" de James Brown. Du grand, du très grand art! Par Rico Juarez pour frequencerock.com le 29 juillet 2001. |